Corresponding author: Bernard Sawadogo, African Field Epidemiology Network, Ouagadougou, Burkina Faso
Received: 26 Jul 2021 - Accepted: 30 Dec 2022 - Published: 30 Dec 2022
Domain: Epidemiology,Global health,Public health
Keywords: Flambées épidémiques, évaluation externe conjointe, plan d’action national de sécurité sanitaire, urgences sanitaires
This articles is published as part of the supplement Overview of Preparedness and Response to public health emergencies in the ECOWAS Region, commissioned by AFENET and WAHO.
©Bernard Sawadogo et al. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health (ISSN: 2664-2824). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Bernard Sawadogo et al. Evaluation de la capacite de preparation et de riposte aux urgences sanitaires au Burkina Faso. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health. 2022;5(2):11. [doi: 10.11604/JIEPH.supp.2022.5.2.1238]
Available online at: https://www.afenet-journal.net/content/series/5/2/11/full
Evaluation de la capacite de preparation et de riposte aux urgences sanitaires au Burkina Faso
Evaluation of the capacity for preparedness and response to health emergencies in Burkina Faso
Bernard Sawadogo1, Brice Bicaba2, Ernest Kenu3, Delia Akosua Bandoh3, Olivier Manigard4, Issiaka Sombie4, Simon Nyovuura Antara2, Kofi Mensah Nyarko5, Virgil Kuassi Lokossou6
1African Field Epidemiology Network, Ouagadougou, Burkina Faso, 2Centre d´opérations et de réponse aux Urgences Sanitaires, Ouagadougou, Burkina Faso, 3Ghana Field Epidemiology and Laboratory Train-ing Programme, University of Ghana School of Public Health, Accra, Ghana, 4West African Health Or-ganisation, Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 5Sierra Leone Field Epidemiology Training Programme, Free-town, Sierra Leone, 6ECOWAS Regional Center for Surveillance and Disease Control, Abuja, Nigeria
&Auteur correspondant
Bernard Sawadogo, African Field Epidemiology Network, Ouagadougou, Burkina Faso. bernardsawadogo@gmail.com
Introduction: En 2019, neuf pays d'Afrique de l'Ouest ont signalé 31 foyers épidémiques. Le Burkina Faso, outre les pro-blèmes de sécurité, est confronté à plusieurs épidémies. Afin d'améliorer sa capacité à prévenir, détecter et répondre rapidement à une urgence de santé publique, le Burkina Faso a mené une évaluation externe con-jointe de la mise en œuvre du Règlement Sanitaire International 2005 et a élaboré un plan d'action national de sécurité sanitaire. Cette étude vise à analyser la capacité de préparation et de réponse du pays aux ur-gences sanitaires.
Méthodes: Une étude transversale a été menée à l'aide d'une revue documentaire et des entretiens avec le personnel du ministère de la Santé, ses partenaires techniques et financiers de juillet à août 2018. Des formulaires d'ex-traction de données, des questionnaires structurés et non structurés ont été élaborés sur la base des princi-pales capacités du Règlement Sanitaire International. Les données provenant des entretiens avec les infor-mateurs clés et de la revue documentaire ont été analysées dans 12 domaines thématiques et résumées en forces, faiblesses, opportunités et menaces.
Résultats: En ce qui concerne les forces, le Burkina Faso a mis en place un fonds de gestion des épidémies qui est alimenté chaque année. Il existe des politiques, des plans et plusieurs comités ainsi qu'un Centre des Opera-tions de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) fonctionnel. Concernant les faiblesses, le pays ne dispose pas d'un budget suffisant alloué à la préparation et à la réponse et aucun plan de communication sur les risques. Cependant, des opportunités existent telles que l'existence d'une plateforme « une seule san-té », des programmes de formation en épidémiologie de terrain (FETPs). Quant aux menaces, on note la forte dépendance aux partenaires pour la mobilisation des ressources, la faiblesse de l'économie et les mou-vements transfrontaliers incontrôlés des personnes et des biens.
Conclusion: L'évaluation a montré que le Burkina Faso a des atouts en matière de politiques. Malgré les faiblesses et les menaces identifiées, il existe des opportunités telles que les formations FETP qui peuvent être envisagées pour améliorer la préparation et les capacités de réponse du pays.
Introduction: In 2019, nine West African countries reported 31 outbreaks. Burkina Faso, in addition to security problems is facing several epidemics. To improve its capacity to prevent, detect and early respond to a public health emergency, Burkina Faso conducted joint external evaluation of IHR 2005 and developed a national health security action plan. This study aims to analyse capacities for preparedness and response to public health emergencies at national level capacity. Methods: A cross-sectional study was conducted using record review and interviews with staff of the Ministry of Health, its technical and financial partners from July to August 2018. Data extraction forms, structured and unstructured questionnaires were developed based on IHR core capacities. Data from key informants’ interview and record review were analysed under 12 thematic areas and summarised to strengths, weak-nesses, opportunities and threats. Results: For strengths, Burkina Faso has set fund for epidemic management which is supplied each year. There are policies, plans and several committees as well as a functional Emergency Operational Center called “Cen-tre des opérations de réponse aux urgences sanitaires” (CORUS). Regarding weaknesses, the country does not have sufficient budget allocated to preparedness and response and no risk communication plan. How-ever, opportunities exist such as existence of One Health platform, Field Epidemiology Training Programs (FETPS). Regarding threats, resources mobilization is heavily dependent on partners, the weak economy and the uncontrolled cross-border movement of people and goods. Conclusion: The assessment showed that Burkina Faso has strengths in policies. Despite of the weakness and threats identified, there are opportunities such as FETP which can be considered to improve country preparedness and response capacities.
Key words: Epidemic outbreaks, joint external evaluation, national health security action plan, health emergencies
Comme en témoigne la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-1), les grandes maladies infectieuses et les épidémies ont des effets dévastateurs sur la vie humaine, avec des conséquences néfastes sur le développement social et économique à long terme. Les crises sanitaires mondiales menacent en effet de submerger les systèmes de santé déjà surchargés, de perturber les chaînes d'approvisionnement et de frapper de manière disproportionnée les moyens de sub-sistance des populations, notamment des femmes et des enfants, et les économies des pays les plus pauvres et les plus vulnérables[1]. Par ailleurs, depuis l´avènement de la Maladie a Virus Ebola en Afrique de l´Ouest et la pandé-mie de la COVID-19, d´importantes ressources ont été mobilisées dans le monde afin d´améliorer la capa-cite à réagir face à une menace de santé publique et aux taux de mortalité et de morbidité potentiellement élevés qu´elles entrainent[2] .
Des leçons ont été tirées, notamment en ce qui concerne la planification des différentes composantes de la préparation a une pandémie. Ces leçons s´appliquent dans une certaine mesure a d´autres maladies trans-missibles pouvant potentiellement provoquer une épidémie[2].
Au Burkina Faso, les risques de survenue d´épidémies demeurent non négligeables, du fait de l´existence de facteurs de risque tels que la libre circulation des personnes et des biens à travers les relations diplomatiques et commerciales avec les autres pays, les conditions socio-économiques précaires caractérisées par une grande promiscuité, une hygiène individuelle et collective insuffisante, la faiblesse du système de surveil-lance épidémiologique [1]. Pour augmenter sa capacité de préparation et de riposte aux épidémies, le Bur-kina Faso a élaboré plusieurs plans de lutte contre les épidémies et réalisé des exercices de simulation. La mise en œuvre de ces plans a permis au pays de renforcer les capacités de structures de gestion, l´amélioration des plateaux techniques, le renforcement des compétences des acteurs, l´acquisition de mé-dicaments et de consommables médicaux, des intrants pour la prévention et le contrôle des infections, de la logistique roulante, etc. Toute chose qui a permis d´engranger des résultats fort appréciables mais des insuf-fisances persistent. Mais malgré la mise en œuvre de ces plans, le rapport technique de la revue intra action de la COVID-19, relève plusieurs insuffisances en matière de préparation et de riposte aux épidémies. Il s´avère donc nécessaire, d´évaluer la capacité de préparation et de riposte dans son ensemble afin d´identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces en matière de préparation et de riposte aux épidémies.
Comme effort pour améliorer la capacité à prévenir, détecter et de précocement répondre à une urgence de santé publique, l´Organisation Ouest Africaine de la Sante (OOAS) a soutenu une évaluation de l´état de préparation et de riposte aux épidémies dans les Etats membres de la CEDEAO y compris le Burkina Faso.
Cet article analyse la capacité de préparation et de riposte aux urgences sanitaires et plus précisément les mécanismes de préparation et de riposte aux épidémies et urgences sanitaires du Burkina Faso et les li-mites institutionnelles, techniques et opérationnelles / contraintes.
Cadre d´analyse
Le cadre d´analyse de préparation aux urgences de santé publique s'est articulé autour de quatre piliers principaux, à savoir la surveillance des maladies à potentiel épidémique et risque d'urgences sanitaires, le renforcement des capacités des ressources humaines et constitution d´un stock de contre-mesures, les points d'entrée et le système et réseaux de laboratoires. Ces principaux piliers s'appuient sur des fonctions d'appui transversales, notamment la coordination, la législation et politiques, le système d'information et recherche en santé́ et la mobilisation des ressources. Quant au cadre de réponse aux urgences de santé publique, il s'articule autour de quatre piliers principaux, à savoir : le renforcement de la surveillance pen-dant une épidémie, la prise en charge des cas et la prévention et le contrôle des infections, le déploiement du personnel et des contre-mesures, la communication de risque et le réseau et système de laboratoire. Ces principaux piliers s'appuient sur des fonctions d'appui transversales, comme la coordination, la législation et politiques, le système d'information et recherche en santé́ et la mobilisation des ressources.
Cadre d´étude:
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé, situé au cœur de l´Afrique de l´Ouest et couvre une superfi-cie de 274 200 km2. Sur le plan socioéconomique, le pays est confronté à un environnement économique difficile depuis plusieurs décennies. En 2014, le seuil de pauvreté était estimé à 153 530 FCFA par adulte, par an et le pourcentage de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté est de 40,1% au niveau national [3]. Selon le Programme National d ´ Approvisionnement en Eau Potable et d ´ Assainissement, le taux d´accès à l´eau potable est de 65 % en milieu rural et 89,9 % en milieu urbain. Quant à l´assainissement, le taux d´accès à l´assainissement est de 12 % en milieu rural contre 34% en milieu ur-bain [4] . Sur le plan épidémiologique, la situation du Burkina Faso est marquée par la persistance d´une forte morbidité due aux endémo-épidémies. Il s´agit principalement, des maladies à potentiel épidémique (méningite bactérienne, fièvre jaune, choléra, dengue), des maladies d´importance en santé publique (palu-disme, tuberculose), des maladies à éliminer (lèpre, rougeole) et les maladies tropicales négligées telles que l´onchocercose, la filariose lymphatique, la cécité, le trachome, etc. Le profil épidémiologique du pays est aussi marqué par la persistance de l´infection à VIH et par l´augmentation progressive du fardeau des ma-ladies non transmissibles.
Type d´étude
Une étude transversale descriptive et analytique a été réalisée et a consisté en une revue documentaire Tableau 1 et des interviews avec des personnes clés intervenants Tableau 2 en matière de santé au Burkina Faso. La collecte des données a duré de juillet à aout 2018.
Population d´étude
La population d´étude était le personnel du Ministère de la santé et de ses démembrements, les partenaires techniques et financiers et tout autre intervenant en matière de santé au Burkina Faso.
Techniques et instrument de collecte des données
Pour la collecte des données, des fiches d´extraction de données, des questionnaires structurés et non struc-turés ont été développés sur la base des principales capacités du RSI en 16 domaines thématiques issus des 12 domaines thématiques du RSI auxquels ont été associés 4 autres domaines (contrôle vectoriel, le Rè-glement sanitaire international et l´Evaluation externe conjointe, l´approche « une seule santé », le suivi et l´évaluation). Ces principaux domaines permettent de prendre en compte les principaux piliers du cadre d´analyse. Il s´agit de: -La coordination, les politique et les plans;
-Les points d´entrée et la riposte transfrontalière;
-Le laboratoire;
-La communication de risque;
-La logistique;
-La capacité de riposte rapide, la prévention et le contrôle des infections et la prise en charge clinique des cas;
-Les contre-mesures et le déploiement du personnel;
-Le contrôle vectoriel;
-La disponibilité de l´épidémiologie et la surveillance relative avec la capacité de l'institution;
-Le plan de développement du personnel dans le secteur de la santé;
-Le Règlement Sanitaire International et l´Evaluation Externe Conjointe;
-L´engagement des partenaires;
-L´approche « une seule santé;
-La mobilisation des ressources et la pérennité;
-Le suivi et évaluatio;
-La recherche.
La collecte des données s'est déroulée en deux phases. La première phase a consisté en une revue documen-taire du rapport d´évaluation externe conjoint du RSI afin d´apprécier les capacités du pays dans les princi-paux domaines à analyser. Une revue des documents de surveillance et d´intervention (politiques, systèmes, plans, structures, mécanismes de coordination, rapports d´exercices de simulation, responsabilités et pro-cédures, lignes directrices, y compris les rapports d'évaluation disponibles) a été effectuée aux niveaux régional et national. Au cours de la deuxième phase, des entretiens en face à face à l´aide d´un question-naire structuré basé sur les principales capacités du RSI ont été menés avec les représentants du Ministère de la Santé et d´autres parties prenantes concernées, sur la situation des capacités de surveillance et de réaction du pays et son rôle respectif en matière de préparation aux urgences sanitaires et de santé et de réponse. Des entretiens ont également été réalisés avec des autorités du ministère de la santé.
Analyse des données
Toutes les données pertinentes sur les politiques, plans, lignes directrices et la littérature pertinente dispo-nible ont été vérifiées lors de la collecte des données. Les données de l´interview des personnes clés ont été transcrites et analysées selon le contenu des 16 domaines thématiques. Les données de la revue documen-taire ont aussi été analysées selon les 16 domaines thématiques et triangulées avec les données de l´interview. Les principaux thèmes étaient : les bonnes pratiques, les problèmes, les défis, les insuffisances et les recommandations suggérées pour améliorer les faiblesses.
Considérations éthiques
L´autorisation du ministère de la santé a été obtenue à travers l´Organisation Ouest Africaine de la Santé qui a commandité cette étude. Le but de l´évaluation a été expliqué aux personnes interviewées et leur con-sentement ont été obtenu pour conduire l´entretien. Les participants ont été rassurés qu´ils avaient la possi-bilité d´arrêter leur participation à l´interview sans qu´il y ait préjudice.
Au total, dix (10) personnes clés du ministère de la santé et des partenaires du ministère de la santé du BurkinaFaso ont été interrogées. La plupart d'entre eux étaient des responsables de service impliqués dans la préparation et la riposte. Les résultats sont présentés selon les 16 domaines thématiques :
Coordination, politique et plans
Le Burkina Faso dispose d´un document de Politique national de protection civile. Il dispose d´un Fonds National de Lutte contre les Epidémies (FONALEP) qui est alimenté chaque année ; cependant cette ligne est insuffisante pour couvrir les besoins et n´est pas sécurisée. Il existe un certain nombre de plans tels que le plan national de contingence géré au niveau du Conseil National de Secours d´Urgence (CONASUR), le plan d´Organisation des Secours (ORSEC) géré au niveau de la Direction Générale de la Protection Civile et un dispositif d'intervention d´urgence créé par le Gouvernement ; il existe également des plans spécifiques de préparation et de réponse à certaines pathologies comme les ar-boviroses, la méningite, le choléra, la rougeole. En ce qui concerne les dispositifs règlementaires, , il existe un certain nombre de documents tels que le décret 2009-601/PRES/PM/MASSN/MEF/MATD portant création, composition, attribution, et fonctionnement du Conseil national de secours d´urgence et de réha-bilitation, l´Arrêté numéro 2012 portant composition du Comité de crise, des cellules d´appui et des groupes opérationnels du Plan ORSEC National, le Décret Numéro 2014-178/PRES/PM/MASSN/MATS/MEF portant attribution, organisation et fonctionnement du Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d´Urgence et de Réhabilitation, la loi N° 012-2014/AN portant loi d´orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catas-trophes. Le plan ORSEC est placé sous l´autorité du Ministère en charge de la protection civile, du Gou-verneur ou du Maire et est chargé de la planification, de la coordination et du suivi des mesures destinées à la maitrise de la situation. Il favorise l´engagement, coordonne des moyens civils et militaires, publics et privés, nationaux et internationaux, mise à sa disposition.
En plus de ces textes, il existe des comités de gestion des épidémies tels que le Comité national de gestion des épidémies créé par Arrêté interministériel numéro 2013-089/MS/MATS/MEF portant création, orga-nisation, composition, attribution et fonctionnement de comités de gestion des épidémies et le Comité national de gestion des épizooties. Ces comités ont des démembrements au niveau des régions, des pro-vinces, des communes et des départements.
Malgré l´existence de ces documents normatifs et de ces différents comités, on note un certain nombre de gaps à savoir l´absence pour le moment d´une législation ou d´une politique qui soutient la coordination et l´insuffisance de la mobilisation des ressources pour le fonctionnement de ces comités.
Structure et fonction de l´Institution chargée de la surveillance des maladies et la riposte aux épi-démies et du laboratoire
Au Burkina Faso, les structures chargées de la surveillance, la prévention et du contrôle des maladies et qui coordonnent toutes les activités de santé publique sont la Direction de la Protection de la Santé des Popula-tion (DPSP) et le Centre des Operations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) pour la santé hu-maine, le Réseau de Surveillance Epidémiologique des maladies animales (RESUREP) pour la santé ani-male et le Ministère de l´environnement pour la santé environnementale.
Cependant le CORUS n´a pas de démembrements au niveau district/provincial et régional pour le moment. S´il existe un plan d´Organisation des Secours d´Urgence (ORSEC) pour la réhabilitation des victimes d´une catastrophe, il n´existe pas un système de surveillance des catastrophes.
Point d´entrée et Riposte transfrontalière
Le Burkina Faso n´a pas encore officiellement désigné des formations sanitaires de référence pour chaque point d´entrée. Par conséquent, il n´y a pas d´accès immédiat à un équipement et autres fournitures (Equi-pement de Protection Personnelle, thermomètre infrarouge, produit de nettoyage et de désinfectant, local d´observation/isolement et ambulance, dépendant de la localisation) ni de transport immédiat. En plus, le pays n´a pas défini le rôle des autorités et des partenaires ainsi que les procédures de gestion des cas d´épidémies potentielles.
Laboratoire
Le Burkina Faso dispose d´un système national de laboratoires comptant 53 laboratoires au sein de centres médicaux avec ou sans antenne chirurgicale, 8 laboratoires au sein des centres hospitaliers régionaux, 5 laboratoires au sein des centres hospitaliers universitaires, 1 laboratoire national de l´élevage (LNE) et 6 laboratoires régionaux d´élevage non opérationnels. Parmi ces laboratoires nationaux, 6 ont été désignés laboratoires nationaux de référence pour la méningite, la grippe, le virus papilloma humain (VPH), les fièvres virales hémorragiques, les rotavirus et le VIH/IST. Ces laboratoires nationaux de référence sont rattachés à des laboratoires régionaux pour l´analyse des échantillons. Par exemple le laboratoire de réfé-rence de fièvre hémorragique virale est rattaché à Dakar au Sénégal et poliomyélite à Abidjan en Côte d´Ivoire. Le pays dispose également d´un laboratoire vétérinaire, et d'un laboratoire national de santé pu-blique qui sert de laboratoire agronomique et de laboratoire de toxicologie.
Les cliniciens locaux utilisent régulièrement le système de laboratoires qui offre un bon plateau technique, car sur les 10 principaux tests requis par le RSI (2005), seule la culture du poliovirus n´est pas disponible. Il existe une réelle collaboration entre les laboratoires de santé humaine et de santé animale, mais elle ne dispose pas d´un cadre formel. De la même façon, le système de transport des échantillons (méningite, infections respiratoires aiguës, fièvre jaune, rougeole, paralysie flasque aiguë) ne repose sur aucune POS au niveau national. Notons cependant qu´un nouveau système de transport est actuellement testé pour les prélèvements des cas de méningite et qu´il apporte des informations en temps réel sur le circuit de l´échantillon. Le pays dispose d´un système national d´évaluation externe de la qualité, ouvert à tous les laboratoires du public et aux 32 laboratoires du secteur privé. Quelques laboratoires sont engagés dans un processus d´assurance qualité et sont inscrits dans un schéma de contrôle qualité externe avec des parte-naires internationaux reconnus. Certains défis restent à relever :
La formalisation de la création et le fonctionnement d´un réseau national des laboratoires tenant compte de l´approche « une seule santé »
La mise en place des mécanismes pour faciliter l´achat et la production des milieux de culture et des réac-tifs nécessaires à la réalisation du diagnostic des pathogènes d´intérêt
La création d´un mécanisme harmonisé de transport des échantillons selon l´approche « une seule santé ». La mise en place d´un programme pour la gestion, le contrôle assurance qualité, l´homologation, les accré-ditations et l´inspection systématique des laboratoires selon l´approche « une seule santé ».
Communication de risque
En matière de communication de risque, le Burkina a mis en place des systèmes et mécanismes pour offrir l´éducation sanitaire et la sensibilisation du public et pour aider à réduire le risque de situation d´urgence. Il existe également des outils de communication sur les principaux risques tels que les boites à image, les affiches et les spots radio et TV. Cependant il n´existe pas de plan de communication des risques qui décrit la communication avant, pendant et après une urgence de santé publique.
Logistique
Sur la plan logistique, le pays n´a pas identifié ni évalué la capacité de stockage et le système de gestion de stock ni les exigences de transport de biens et de personnes. Le pays a identifié mais n´a pas réactualisé les structures potentielles d´isolement en tenant compte du contrôle des infections et de la possibilité d´isolement adéquate, de la gestion des déchets, d´approvisionnement en eau et en électricité. Le pays n´a pas non plus identifié et formé des ressources humaines nécessaires à la mise en œuvre des activités comme l´enterrement sécurisé, la sécurité, l´administration, l´approvisionnement, le gardiennage des stocks. En outre, le pays n´a pas cartographié toutes les ressources, y compris la localisation des potentialités, qui peuvent être utilisées dans la riposte aux urgences de santé publique. Le pays n´a pas défini et mis en place des kits d´équipements standards pour la riposte ; il n´a pas encore été élaboré des procédures opération-nelles standards d´approvisionnement pour réduire le temps de livraison et améliorer la procédure de li-vraison des produits de santé. Enfin, le Pays ne dispose pas d´un plan qui décrit un système d´envoi et de réception de moyens médicaux et de personnel en cas d´urgence sanitaire.
Capacité de riposte rapide, prévention et contrôle des infections, prise en charge clinique des cas
Le Burkina Faso a mis en place un CORUS qui est opérationnel et a la capacité de réagir rapidement aux urgences sanitaires et/ou aux épidémies. Le pays a aussi élaboré des directives pour les maladies à poten-tiel épidémique et des directives pour la prise charge des cas. Cependant il n´a pas encore élaboré des pro-cédures opératoires standards (SOP) pour la gestion et le transport des patients potentiellement infectieux dans la communauté et aux points d´entrée. En plus, le personnel de soins, le personnel de nettoyage ne sont pas suffisamment formées sur la prévention des infections et la gestion des déchets. Aussi, toutes les formations sanitaires ne disposent pas d´unités d´isolement.
Contrôle vectoriel
Le Programme National de Lutte contre le Paludisme et le Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme disposent de plan ou directives de lutte anti vectorielle.
Moyens médicaux et déploiement du personnel
Le Burkina Faso dispose de toutes les catégories de personnel capable de soutenir la préparation et la ri-poste aux épidémies. Cependant, il n´existe pas une base de données des experts pour la riposte aux épi-démies dans le pays ni de politiques et directives ou de mécanisme sur le déploiement d´experts en cas d´urgence sanitaire. Le pays ne dispose pas non plus d´un système d´activation et de coordination des moyens médicaux lors d´une urgence de santé publique ni de plan de moyens médicaux et déploiement du personnel ni d´un système d´envoi et de réception de moyens médicaux et de personnel en cas d´urgence sanitaire. De plus, il n´existe pas de procédures définissant les envois, les demandes et réception de per-sonnels provenant d´autres pays. Enfin il n´existe pas de procédures relatives à la dotation en personnels de renfort lors d´une riposte.
Plan de développement du personnel dans le secteur de la santé
Le Burkina Faso dispose d´un Programme de formation FETP de niveau frontline, intermédiaire et avancé. Le Programme de formation FETP avancé est mis en œuvre par l´Université Joseph Ki-Zerbo de Ouaga-dougou et forme des participants des Etats membres de la CEDEAO. Cela limite le nombre de participants par pays. Depuis la mise en œuvre de la formation FETP avancé en 2009, le Burkina Faso dispose de 7 épidémiologistes de terrain. Le pays met en œuvre le FETP Intermédiaire depuis Mars 2020 avec l´aide de ses partenaires. Quant à la formation FETP Frontline, le pays a formé environ 200 participants.
Règlement Sanitaire International et Evaluation Externe Conjointe
Burkina Faso a réalisé avec l´aide de l´OMS, l´évaluation externe conjointe du RSI 2005 qui a noté des insuffisances et des défis. Les textes législatifs et réglementaires qui encadrent la surveillance et la riposte aux événements de santé publique ne prennent pas entièrement en compte les exigences du RSI (2005) selon l´approche « une seule santé ». En plus, les moyens financiers pour le renforcement des capacités requises à la mise en œuvre du RSI (2005) restent faibles et la coordination multisectorielle pour la mise en œuvre du RSI (2005) selon l´approche « une seule santé » est insuffisante, de même que la documentation et les procédures écrites pour un grand nombre d´activités. L´évaluation a aussi noté que le fonctionnement du Point Focal National RSI est limité par l´absence d´un cadre formel approprié et d´une coordination effective avec les autres secteurs. Aussi, les capacités du Burkina Faso à gérer la résistance aux antimicro-biens sont faibles et la capacité du système national des laboratoires reste limitée pour la détection des évé-nements de santé publique liés à la sécurité sanitaire des aliments, ainsi qu´aux risques chimiques et radio-logiques. On a noté aussi que le système de transport et de transfert des échantillons nécessaires à une prompte confirmation d´événements de santé publique n´est pas harmonisé et ne couvre pas encore tous les secteurs et le dispositif de surveillance, de détection et de riposte aux événements liés aux épidémies, zoo-noses, à la sécurité sanitaire des aliments, aux événements d´origine chimique et urgences radiologiques manque de moyens et de coordination entre les structures concernées, en dépit de la législation et de la réglementation en place.
Pour combler ces gaps, le pays a élaboré un plan d´action national de sécurité sanitaire qui couvre les do-maines suivants : la législation, la politique et les financement nationaux, la résistance aux antimicrobiens, la sécurité sanitaire des aliments, la sécurité et sûreté biologiques, la notification , la préparation, le Lien entre la santé publique et les autorités chargées de la sécurité, la communication sur les risques, les évène-ments d´origine chimiques, la situation d´urgence radiologique.
Engagement des partenaires
Les partenaires au développement et autres agences qui soutiennent la riposte aux épidémies sont essentiel-lement l´Organisation Mondiale de la Santé, l´Organisation Ouest Africaine de la Santé, les Centres for Diseases prevention and Control des USA, le cabinet Davycas, l´UNICEF, Médecin Sans Frontière, et l´USAID. C´est essentiellement de l´assistance technique, financière, matérielle et un appui en ressources humaines qui sont fournis au pays dans le cadre de la riposte aux épidémies.
Approche « une seule santé »
Le Burkina Faso dispose d´une plate-forme « une seule santé » regroupant plusieurs intervenants. Le pays a plusieurs insuffisances en matière d´une seule santé notamment l´absence de plan d´action ou de document de politique « une seule santé », l´insuffisance de collaboration en matière de laboratoire et de surveillance entre les services vétérinaires et ceux de la santé publique, l´absence de plans intégrés de lutte contre les zoonoses, l´absence d´équipes pluridisciplinaires officielles d´intervention rapide en cas d´épizooties.
Mobilisation des ressources et pérennité
Le Burkina Faso dispose de stratégies de mobilisation des ressources mais les ressources mobilisées pour la préparation et la riposte aux épidémies et catastrophes sont insuffisantes. Un plan de mobilisation des ressources doit être élaboré pour la mise en œuvre du plan d´action de sécurité sanitaire.
Suivi et Evaluation
Le pays n´a pas élaboré un plan de suivi et évaluation pour suivre les progrès des activités de préparation et de riposte aux épidémies.
Recherche La recherche fait partie des activités de préparation et de riposte aux urgences de santé publique. Certaines recherches sont menées dans le cadre des maladies non transmissibles et transmissibles tels que les arbovi-roses, la méningite, le paludisme. Par ailleurs, il existe des insuffisances de financements, des insuffisances de collaboration entre les structures de mise en œuvre ou de planification et insuffisance de mise en œuvre des recommandations.
Le Burkina Faso a élaboré un ensemble de plans et de documents normatifs pour encadrer la préparation à la riposte contre une éventuelle urgence sanitaire ou événement sanitaire. Le pays a aussi créé un certain nombre de comités chargés d´organiser la préparation et la riposte. C´est dans ce cadre que le Gouverne-ment a créé le Conseil National de Secours d´Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) doté d´un secréta-riat permanent. Il a pour mandat principal d´atténuer les effets des catastrophes sur les populations [5]. Le pays dispose également d´un CORUS fonctionnel et de laboratoires d´analyses médicales et de recherche.
Si le Burkina Faso dispose d´un plan de riposte et d'urgence en santé publique et a mis en place des sys-tèmes et mécanismes pour offrir l´éducation sanitaire et la sensibilisation du public pour aider à réduire le risque de situation d´urgence, il n´existe pas un plan national de communication sur les risques.
Quant à la structure et fonction de l´Institution chargée de la surveillance des maladies et la riposte aux épidémies et du laboratoire, la DPSP est chargée de la surveillance tandis que le CORUS est chargé de la riposte. Si les données de surveillance sont montées depuis les centres de santé périphériques, le CORUS n´a pas de démembrements au niveau régional ou local et cela pourrait limiter sa réactivité.
Cependant un certain nombre d´insuffisances existent à savoir l´insuffisance du budget dédié à la prépara-tion et la riposte, l´absence de surveillance à temps réel, la non identification formelle des points d´entrée. De plus, le pays ne dispose pas de plan de communication de risque ni de structures d´isolement dans les structures sanitaires. Aussi il n´existe pas un plan qui décrit un système d´envoi et de réception de moyens médicaux et de personnel en cas d´urgence sanitaire.
Mais le fonctionnement optimum de ces comités et la mise en œuvre des différents plans nécessite la mise en place d´un ravitaille ment régulier et suffisant du FONALEP. On doit aussi noter que les financements risquent de connaître un frein important en cas de survenue d´une épidémie de Maladie à Virus Ebola. Il s´agit notamment de l´inaccessibilité de ces financements soit pour raison de focalisation des fonds sur la gestion de l´épidémie, ou pour raison d´indisponibilité temporaire des sources de financements. Cette me-nace pourrait se traduire par un faible taux de mobilisation et d´absorption, un faible taux d´exécution des activités et un alourdissement des dispositifs de traitement et de décaissement des fonds. Il est aussi à craindre une insuffisance dans la gestion des ressources se manifestant par une utilisation des ressources allouées à d´autres fins que la destination initiale. Il pourrait s´en suivre alors une non-exécution des activi-tés programmées, une irrégularité d´exécution budgétaire et une non maîtrise des ressources disponibles [6].
Parmi les insuffisances liées à la coordination, on peut citer l´insuffisance de fonctionnalité des comités, la faiblesse dans la mise en œuvre de l´approche « une seule santé » et l´insuffisance dans l´implication du secteur privé de santé dans les activités de coordination [7].
Il n´existe pas de points d´entrée désignés officiellement avec les mesures d´accompagnement tels qu´un centre de référence, des équipements de prise en charge d´une urgence sanitaire. Cela s´avère nécessaire comme Nicolas Vignier et al soulignent que les maladies infectieuses émergentes menacent la santé pu-blique et sont aggravées par le commerce international, les voyages et les troubles du système écologique [8]. Aussi, les voyageurs pourraient jouer un rôle important dans la dissémination des épidémies.
Pour le diagnostic de la maladie à virus Ebola, la sécurité et la sûreté biologiques en laboratoire ne sont pas suffisamment maitrisées. Le plus souvent, il y a une insuffisance d´équipements, de ressources humaines et d´infrastructures. Il a été aussi relevé la non-conformité des locaux abritant la plupart des laboratoires [9]. Aussi, la communication sur les risque est très importante dans le contexte de la préparation et la riposte car il assiste les individus dans la prise de décision[10]. Cela est d´ autant plus important car l´OMS sou-ligne que les récentes urgences de santé publique, comme la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l´Ouest (2014-2015), l´émergence de la maladie à virus Zika en 2015-2016 et les flambées de fièvre jaune dans plusieurs pays africains en 2016, ont mis en évidence les défis majeurs et les lacunes de la communi-cation sur les risques lors d´une épidémie ou d´une autre urgence de santé publique et conclut que des orientations sont nécessaires quant aux meilleures façons de renforcer les capacités de communication sur les risques en situation d´urgence et de les pérenniser en prévision de situations d´urgence potentielles[11].
En outre, le Plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de maladie à virus Ebola au Burki-na Faso relève les insuffisances suivantes en matière de communication de risque telle que l´insuffisance de messages adaptés aux différentes cibles, l´insuffisance d´utilisation des canaux de diffusion des mes-sages, l´insuffisance de mise en œuvre des stratégies de communication (mobilisation sociale, plaidoyer et Communication pour le changement de comportement), l´insuffisance de compétences en matière de communication en situation d'épidémie à virus Ebola[9].
Les opportunités
Aussi, des opportunités existantes pourraient être exploitées pour améliorer l´état de préparation et de ri-poste. Il s´agit notamment de l´existence d´une plate-forme « une seule santé », de l´existence de pro-gramme de formation FETP Frontline, Intermédiaire et Avancé et le soutien de partenaires multiples.
Les menaces
Certaines menaces pourraient compromettre la préparation et la riposte notamment la mobilisation des ressources fortement dépendante des partenaires, la faible économie et les mouvements de personnes et de biens transfrontaliers non contrôlés, et l´ instabilité politique.
Il faut aussi noter que lors de la survenue d´une catastrophe naturelle, la solidarité communautaire a tou-jours prévalu. De plus, pour éviter le pire à l´avenir, il est essentiel de comprendre comment les commu-nautés fonctionnent pour qu´elles soient moins exposées aux risques et qu´elles puissent les surmonter. C´est ainsi que les communautés doivent être parties prenantes dans la préparation aux urgences et asso-ciées aux différentes activités sectorielles : santé, eau et assainissement, nutrition, sécurité alimentaire, éducation, information et communication, accueil des réfugiés et déplacés [5].
Cette étude a permis de faire l’état de la capacité de préparation et de riposte aux urgences sanitaires. Elle a permis de relever des forces comme l’existence de documents normatifs et de comités ainsi que le CORUS qui permet une réponse effective à une urgence sanitaire. On a noté aussi des faiblesses comme l’insuffisance du budget alloué à la préparation et à la riposte ainsi qu’une insuffisance de collaboration entre les différents secteurs comme la santé environnementale, la santé animale et la santé humaine. Ce-pendant des opportunités telles que l’engagement des partenaires, l’existence d’un programme de forma-tion FETP pourront être utilisés pour améliorer la capacité de préparation et à une éventuelle riposte à une urgence sanitaire. Il s’avère nécessaire d’identifier de façon formelle et de renforcer la capacité des points d’entrée, de mettre en place des structures d’isolement dans les structures de soins, et d’élaborer un plan de communication de risque.
Etat des connaissances actuelle sur le sujet
Contribution de notre étude à la connaissance
Les auteurs ont déclaré n´avoir aucun conflit d´intérêts.
Source de financement
Cette étude a été financée par la Banque Mondiale à travers l´Organisation Ouest Africaine de la Santé.
Conceptualisation : BS, BB, VL, DAB, EK, KMN. Collecte de données : BS, BB, EK, DAB, OM, IS, SNA, KMN, VKL. Rédaction de rapport : BS, BB, EK, DAB, OM, IS, SNA, KMN, VKL. Rédaction de manuscrit et finalisation : BS, VL, DAB, EK, SNA, BB. Tous les auteurs ont lu et approuvé la version finale du manuscrit.
Tous les remerciements aux institutions suivantes pour leur soutien lors de l'évaluation : Direction Géné-rale de la Santé Publique, Direction de la Protection de la Santé de la Population, Service de Surveillance Epidémiologique, Centre des Opérations et de Réponse aux Urgences de Santé Publique, Organisation Mondiale de la Santé, Coordination du Programme de Formation en Epidémiologie de Terrain.
Tableau 1: Liste des documents consultés
Tableau 2: Organisations et nombre de personnes interviewées dans le cadre de l´évaluation de la capacité de préparation et de riposte aux urgences sanitaires, Burkina Faso, 2018.
Flambées épidémiques
évaluation externe conjointe
Plan d’action national de sécurité sanitaire
Urgences sanitaires
The Journal of Interventional Epidemiology and Public Health (ISSN: 2664-2824). The contents of this journal is intended exclusively for public health professionals and allied disciplines.