Corresponding author: Sidibe Toumani, Burkina Epidemiology and Laboratory Training Program, Ouagadougou, Burkina Faso
Received: 14 May 2024 - Accepted: 05 Dec 2024 - Published: 12 Dec 2024
Domain: Vaccine cold chain
Keywords: Facteurs, méningites bactériennes aiguë, Mali
This articles is published as part of the supplement Eighth AFENET Scientific Conference Supplement, commissioned by African Field Epidemiology Network
Ground Floor, Wings B & C
Lugogo House
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Uganda.
©Sidibe Toumani et al. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health (ISSN: 2664-2824). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Sidibe Toumani et al. Facteurs associés aux méningites bactériennes aiguës avant et après l'introduction du vaccin conjugué A au Mali, 2017. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health. 2024;7(4):9. [doi: 10.11604/JIEPH.supp.2024.7.4.1582]
Available online at: https://www.afenet-journal.net/content/series/7/4/9/full
Facteurs associés aux méningites bactériennes aiguës avant et après l'introduction du vaccin conjugué A au Mali, 2017
Factors associated with acute bacterial meningitis before and after the introduction of the conjugate A vaccine in Mali, 2017
Sidibe Toumani1,&, Barry Djibril1, Yanogo Pauline1, Meda Nicolas1, Sangho Oumar2, Dembele Assetou3, El Hadj Issa Amaguiré Sy3, Kabore Jean4, Coulibaly Souleymane5, Bouyagui Traore6
1Burkina Epidemiology and Laboratory Training Program, Ouagadougou, Burkina Faso, 2Department of Teaching and Research in Public Health/Faculty of Medicine and Odontostomatology, Bamako, Mali, 3General Directorate of Health and Public Hygiene, Bamako, Mali, 4Institute for Research in Health Science, Ouagadougou, Burkina Faso, 5National Institute of Public Health, Bamako, Mali, 6African Field Eepidemiolgy Network,Bamako, Mali
&Auteur correspondant
Sidibe Toumani, Burkina Epidemiology and Laboratory Training Program, Ouagadougou, Burkina Faso
Introduction: La méningite bactérienne aiguë constitue un problème de santé publique, du fait de son potentiel épidémique malgré les stratégies de vaccination adoptées. Le but de l'étude était d'étudier le profil épidémiologique et les facteurs associés aux méningites bactériennes aiguës avant et après l'introduction du vaccin conjugué A au Mali.
Méthodes: Il s'agisait d'une étude transversale à visée analytique. Tous les prélèvement reçus au Laboratoire National de Référence pour suspicion de méningite de 2014 – 2019 ont étéinclus dans cette étude. Une régression logistique nous à permis d'identifier les facteurs associés.
Résultats: Nous avons enregistré 657 patients atteints de méningite bactérienne aigué dont 341 avant et 316 après l'introduction du vaccin conjugué A. Les enfants de moins d' un an étaient les plus touchés avec respectivement 39,88 avant et 49, 68% après l'introduction du vaccin conjugué A. Le S pneumoniae était le plus responsable de la méningite bactérienne aiguë soit 186(56%). L'introduction du vaccin conjugué A a entrainé la disparition du méningocoque A. Cependant d' autres souches de méningoccoques : Neisseria méningitidis C, X et W135 restent le plus responsable de la méningite bactérienne aiguë chez les enfants de plus 5 ans. Les moins d'un an (p<0,001), 5 –14 ans,14 – 29 ans(p<0,001), les personnes vivantes en milieu rural (p<0,001) et l'aspect trouble du LCR (p<0,001) étaient indépendamment associés à la méningite bactérienne aiguë.
Conclusion: La méningite bactérienne aiguë reste un problème de santé publique, Une bonne couverture vaccinale demeure la seule solution pour l'élimination de la méningite en tenant compte des changements des sérotypes à l'origine des épidémies.
Introduction: Acute bacterial meningitis is a public health problem, due to its epidemic potential despite the vaccination strategies adopted. The aim of the study was to study the epidemiological profile and factors associated with acute bacterial meningitis before and after the introduction of the conjugate A vaccine in Mali. Methods: This was a cross-sectional study with analytical aims. All samples received at the National Reference Laboratory for suspected meningitis from 2014 to 2019 were included in this study. A logistic regression allowed us to identify the associated factors. Results: We recorded 657 patients with acute bacterial meningitis, including 341 before and 316 after the introduction of the conjugate vaccine A. Children under one year of age were the most affected with respectively 39.88 before and 49.68% after the introduction of the conjugate vaccine A. S pneumoniae was the most responsible for acute bacterial meningitis, i.e. 186 (56%). The introduction of the conjugate vaccine A led to the disappearance of meningococcus A. However, other strains of meningococcus: Neisseria meningitidis C, X and W135 remain the most responsible for acute bacterial meningitis in children over 5 years of age. Children under 1 year (p<0.001), 5-14 years, 14-29 years (p<0.001), people living in rural areas (p<0.001) and cloudy CSF (p<0.001) were independently associated with acute bacterial meningitis. Conclusion: Acute bacterial meningitis remains a public health problem. Good vaccination coverage remains the only solution for the elimination of meningitis, taking into account changes in serotypes causing epidemics.
Key words: Factors, acute bacterial meningitis, Mali
La méningite bactérienne est très grave due à son évolution rapide et associée souvent à un risque élevé de mortalité pouvant atteindre 50% en absence de traitement et au moins 10% des patients meurent généralement dans les 24 et 48 heures malgré les soins appropriés [1]. La Méningite bactérienne est une infection aiguë du système nerveux central généralement causée par Neisseria meningitidis, Haemophilis influenzae, ou Streptococcus pneumoniae, bactéries encapsulées transmises de l´homme à l´homme par des gouttelettes véhiculées par l´air [2].
Les épidémies des méningites bactériennes constituent un véritable problème de santé publique en Afrique subsaharienne, dans la zone dénommée ceinture de la méningite depuis une centaine d´année [3,4].
Quelques 10 à 20% des survivants gardent des séquelles permanentes observables telles que le retard mental, la surdité, l´épilepsie, ou autres troubles neurologiques [1,5-7]. Le méningocoque est l´une des principales causes de méningite bactérienne et de septicémie à travers le monde entier [3,8]. Dans le monde en 2019, environ 8,5 millions de nouveaux cas de méningite et 463 000 décès ont été notifiés [9].
En 2019 les pays africains sous surveillance ont notifié 22 414 cas suspects de méningites dont 1261 cas de décès, parmi lesquels 12 districts ayant franchi le seuil épidémique des pays (la République Centrafricaine, la Gambie, le Tchad, le Nigeria et Togo) sous surveillance [6].
Les épidémies de méningite récurrentes en Afriques au sud du Sahara étaient pour la plupart dues au méningocoque A qui représentait plus de 50% des cas rapportés dans le monde [3]. La dernière grande épidémie au Mali est survenue en 1997 avec 11 228 cas notifiés dont 1126 décès soit une létalité de 10% [7].
Devant ces épidémies récurrentes, l´organisation mondiale de la santé a introduit, en 2010, le vaccin conjugué anti-méningocoque A pour éliminer les épidémies de méningite à méningocoque A en Afrique [3].
Au Mali le vaccin conjugué anti-méningocoque A a été introduit dans le programme élargi de vaccination en 2017 après une campagne de masse en 2010 à l´instar des autres pays de l´Afrique.
Malgré ces stratégies de lutte contre les méningites bactériennes, le Mali, à l´instar des autres pays de la ceinture Africaine de méningite continue, a notifié des cas de méningite bactérienne. En 2020, le Mali a enregistré 57 cas de méningites avec un décès soit 0,29% de létalité [7].
Des efforts restent encore à abattre pour l'atteinte de la nouvelle stratégie de l'OMS dite « stratégie mondiale pour vaincre la méningite d'ici à 2030 dans la région Africaine de l'OMS [9]. Notre étude avait pour objectif d´étudier le profil épidémiologique et les facteurs associés à la méningite bactérienne aiguë avant et après l´introduction du vaccin conjugué A en 2017 au Mali.
Cadre de l´étude
L´étude a concerné les onze régions du Mali. Le Mali est un pays continental de l´Afrique de l´Ouest situé dans la zone soudano-sahélienne et fait partie de ceinture africaine de la méningite qui s´étend du Sénégal à l´Ethiopie. Il est limité au nord par l´Algérie, à l´Est par le Burkina Faso et le Niger, au Sud par la Côte d´Ivoire et la Guinée et la Mauritanie à l´Ouest [10]. Il couvre une superficie de 1.241.238 km2 , sa population était estimée à 20.033.420 habitants en 2020 avec taux d´accroissement annuel moyen de 3,6% [11,12].
Types et période d´étude
Nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique sur une période de trois ans avant et après l´introduction du vaccin conjugué A dans le programme élargi de vaccination de routine en 2017 au Mali.
Population d´étude et échantillonnage
La population a concerné les cas de méningite bactérienne aiguë enregistrés entre Janvier 2014 à Décembre 2019 répondant aux critères d´inclusion. Notre échantillonnage était exhaustif et à concerner tous les cas suspects de méningite bactérienne aiguë reçus au Laboratoire National de Référence.
Critères d´inclusion Ont été inclus dans l´étude, tous les cas de méningite bactérienne aiguë notifiés durant la période d´étude réunissant les conditions de définitions de cas enregistré dans la base de données.
Critères de non inclusion
Tout prélèvement reçu au Laboratoire National de Référence pour suspicion de méningite bactérienne aiguë dont les conditions ne permettaient pas la recherche de la méningite bactérienne aigüe.
Définitions opératoires
Cas Suspect : Toute personne présentant une forte fièvre d´apparition brutale (température rectale >38,5°C ou axillaire> 38°c axillaire) et au moins un des symptômes suivants : raideur de la nuque, troubles de la conscience, éruption cutanée, autres signes méningés.
Cas probable : Tout cas présumé de méningite chez qui la ponction lombaire ramène un LCR d´aspect louche, trouble, purulent ou xanthochromique ou la présence de diplocoques à Gram négatif à la coloration de Gram, ou si le compte de leucocytes est > à 10 cellules/mm3.
Cas confirmé : Tout cas présumé chez qui le N. meningitidis ou autres germes responsables de la méningite bactérienne aiguë ont été mis en évidence par culture ou par PCR au laboratoire.
Collecte des données
Nous avons extrait les données agrégées à partir de la base des données centralisées au niveau de la section surveillance de la Direction Générale de la Santé et de l´Hygiène Publique, et du registre du Laboratoire National de Référence à l´aide d´un questionnaire d´extraction. La variable méningite était notre variable indépendante qualitative codée 1= Oui et 0 = Non. Les variables indépendantes étaient : Age, Sexe, Statut vaccinal, Qualité du prélèvement, Niveau de résidence, Conditionnement du LCR, Région de résidence et Aspect du liquide céphalo-rachidien.
Traitement et analyse des données
Les données collectées ont été saisie sur Excel 2016 traitées et analysées avec le logiciel Epi-info 7.2.5.
Avant l´analyse, la base a été nettoyée. La description des cas de méningite en temps, lieu et personnes a été faite en calculant les proportions pour les variables qualitatives et les moyennes pour les variables quantitatives. Pour l´analyse univariée, nous avons recherché les éventuelles associations entre la méningite bactérienne et les variables retenues en calculant les Odds Ratio avec des intervalles de confiance à 95%. Pour l´analyse multivariée, nous avons retenus dans le modèle de régression logistique toutes les variables dont la valeur de p était inférieure ou égale à 20% et les variables qui étaient associées dans la littérature. Nous avons calculé les Odds Ratio ajustés avec leurs intervalles de confiance à 95% et la valeur de p à 5%. Les facteurs de risques indépendants ont été retenus avec un seuil de significativité de 5%.
Considérations éthiques
Le protocole de l´étude a été soumis à la coordination du programme de formation d´épidémiologie d´intervention et du laboratoire du Burkina Faso (BFELTP) pour validation. Nous avons eu une lettre d´autorisation N°09899/MSDS/DGSHP du 08 Juin 2021 des autorités sanitaire sanitaires du Mali. Toutes les dispositions ont été prises pour garder l´anonymat sur les identités personnelles en attribuant un code d´identifiant unique et sauvegarder sur une machine avec un code d´accès.
Au total nous avons enregistré 3467 cas suspects de méningite bactérienne aiguë entre 2014 à 2019 avec 657 cas confirmés soit un taux de confirmation de 18,95% et un taux de létalité globale de (5/657) 0,8%. L´incidence pour 100 000 habitants était de 5,6 en 2014 4,1 en 2015 ; 8,9 en 2016 ; 5,6 en 2017 ; 6,0 en 2018 et 4,3 en 2019.
Caractéristiques sociodémographiques, cliniques et biologiques des cas de méningite bactérienne aiguë avant et après l´introduction du vaccin conjugué A en 2017 au Mali
Les enfants de moins d´un an ont été les plus touchés avant et après introduction du vaccin conjugué A au Mali avec respectivement (136/341) 39,88% et (157/316) 49,68% ; suivis des tranches d´âge de 5 à 15 ans avec une diminution progressive des cas à partir de 15 ans (Tableau 1).
L´âge médian des enfants atteint méningite était de 6 ans et 5 ans respectivement avant et après l´introduction du vaccin conjugué A au Mali. Le sexe masculin était prédominant soit avec un ratio à 1,6 et 1,3 respectivement avant et après l´introduction du vaccin conjugué A au Mali. Les non vaccinés étaient les plus touchés avant et après l´introduction du vaccin conjugué A soit respectivement 81,82% et 80,06 (Tableau 1).
Les prélèvements étaient adéquats 84,46% avant l´introduction contre 56,01% après l´introduction. La population en milieu rural était la plus touchée soit respectivement 65,10% et 61,39%. L´aspect clair du liquide céphalo-rachidien était le plus fréquent avec respectivement 52% et 50 % suivi de l´aspect trouble soit 39% et 38% respectivement avant et après l´introduction du vaccin conjugué A.
Le S. pneumoniae était le plus responsable de la méningite bactérienne aiguë à 56,36% avant et à 55,69% après l´introduction. Les autres germes retrouvés respectivement avant et après l´introduction du vaccin conjugué A étaient le Neisseria méningitidis C (7,23% et 2,22%) , le Neisseiria meningitidis X (13,64% et 5,70%), le Neisseiria méningitidis W135 (3,03% et 0,63%) , l´Haemophilus influennzae de type b (10,91% et 21,52%), le Neisseiria méningitidis A (0,30% et 0%). Les Haemophilus influenzae et Neisseiria méningitidis qui n´ont pas été sérotypés réprésentaient respectivement (10,50% et 0,60%).
Facteurs associés à la méningite bactérienne aiguë de 2014 à 2019 au Mali : Analyse univariée et multivariée.
En analyse univariée, l´âge, le statut vaccinal, la qualité de prélèvement, le niveau de résidence, le conditionnement du LCR, la région de résidence et l´aspect du LCR étaient les facteurs associés à la méningite bactérienne aiguë au Mali. (Tableau 2).
En analyse multivariée : les moins d´un an (OR=3,81 ; IC95% [2,41 ; 6,04]), la tranche 5 à 14 ans (OR=1,99 ; IC95% [1,24 ; 3,19]), la tranche d´âge 15 - 29 ans (OR=4,36 ; IC95%[2,61 ; 7,30]), l´adéquation du prélèvement (OR=0,6 ; IC95%[0,61 ; 0,89]), la résidence en milieu rural (OR=1,80 ; IC95% [1,51 ; 2,15]), le conditionnement du LCR dans le milieu Trans-Isolat (OR=2,66 ; IC95% [2,17 ; 3,26]), l´aspect trouble du LCR (OR=8,48 ; IC95%[4,25 ; 16,92]) étaient les facteurs de risque associés à la méningite bactérienne au Mali (Tableau 3).
Notre étude présente quelques limites. L´insuffisance des ressources financiers et logistiques d´aller vérifier les informations à la source et l´insuffisance des trans-Isolat au niveau des structures sanitaires pour le transport des échantillons d´où la possibilité de biais de s´élection et de classification.
Au cours de notre étude la méningite bactérienne aiguë a été notifié durant toutes les périodes des six ans malgré l´introduction du vaccin conjugué A dans le PEV de routine après deux autres vaccins (le vaccin contre les Hib en 2005-2007 et le vaccin contre les pneumocoques en 2011) [13]. Cela pourrait s´expliquer par une faible couverture vaccinale dans les régions mais aussi à la multiplication d´autres souches responsables de la méningite bactérienne autre que le méningocoque A.
Notre étude a montré que les enfants de moins d´un an étaient les plus touchés suivis des 5-14 ans. Les études effectuées sur les aspects épidémiologiques de méningite purulente au Mali par DAO S et al avait trouvé le même résultat [14]. Par contre une étude effectuée au Burkina Faso par OUANGRAOUA S et al a trouvé que la tranche de 5 à 14 ans était la plus touchée suivi de celle de moins d´un an [15]. Cette différence s´expliquerait par la faible couverture vaccinale dans la plupart de nos régions. Selon l´Enquête démographique de santé en 2018 au Mali, seulement 45% des enfants de plus d´un 1 an avaient reçu tous les vaccins de base [11].
Les non vaccinés étaient les plus touchés par la méningite bactérienne aiguë. Plusieurs études effectuées avaient eu le même résultat [14-16]. Ce qui expliquerait que la vaccination est le seul moyen d´immuniser les enfants contre les méningites bactériennes aiguës comme prouvé dans plusieurs études [17-19].
La population vivant en milieu rural était la plus touchée par la méningite bactérienne aiguë. Nos résultats étaient contraire à l´étude faite par MERABET M et al au Maroc sur les méningites bactériennes aigues communautaires chez les enfants de moins de 5 ans dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima [20]. Cette différence s´expliquerait par les difficultés d´accès au service socio-sanitaire de base accentué par l´insécurité grandissante dans notre pays. Les aspects macroscopiques du LCR étaient variables, l´aspect clair était prédominant dans notre étude. Nos résultats sont contraires à ceux de TEKPA G et al en Afrique Centrale sur les aspects cliniques et bactériologiques des méningites purulentes en zone rurale Centrafricaine [21]. Cette différence s´expliquerait par la précocité de la ponction lombaire chez les malades avec la surveillance cas par cas.
Notre étude a montré que le S. pneumoniae était plus responsable de la méningite bactérienne aiguë. Nos résultats corroborent avec ceux de TEKPA G et al en Afrique Centrale et de COULIBALY F au Mali [21,22]. Cette prédominance du S. pneumoniae s´expliquerait par la disparition du méningocoque A après l´introduction du vaccin conjugué A contre le méningocoque A. le Rapport de EDSM en 2018 a trouvé que 68% des enfants avaient reçus leur 3ème dose de contre le pneumocoque [11]. Plusieurs études ont évoqué la disparition du méningocoque A après l´introduction du vaccin conjugué A en Afrique au profil de souches [15,17].
Notre étude a montré que les germes responsables de la méningite bactérienne aiguë variaient en fonction de l´âge. Le S. pneumoniae était le plus responsable de la méningite bactérienne aiguë chez les moins d´an. Nos résultats corroborent à ceux de L´OMS dans son guide pratique sur la lutte contre les épidémies de méningite à méningocoque [18].
Notre étude a montré que l´âge de moins d´un an, la tranche de 5 à 14 ans et les 15 - 29 ans, étaient indépendamment associés à la méningite bactérienne aiguë. Une étude réalisée en France par LEVY C et al avait trouvé les mêmes résultats [23]. L´aspect trouble du LCR, le conditionnement du LCR et la résidence en milieu rural étaient aussi des facteurs risque à la méningite bactérienne aiguë.
L´introduction du vaccin conjugué A a entrainé une disparition du méningocoque A au Mali, néanmoins d´autres souches de méningocoque sont toujours responsables de la méningite bactérienne aiguë. Cependant Nous recommandons la prise en compte dans la vaccination de routine les autres souches de méningoccoque et la réalisation d´une étude approfondie sur la prédominance de S. Pneumoniaeest devenu le germe le plus responsable de la méningite bactérienne chez les enfants de moins d´un an suivi du H influenzae b.Les tranches d´âges de moins d´un an, les enfants de 5 à 14 ans, les 15 à 29 et l´aspect trouble du LCR, le conditionnement du LCR et la résidence en milieu rural étaient indépendamment associées à la méningite bactérienne aiguë au Mali.
Etat des connaissances actuelle sur le sujet
Contribution de notre étude à la connaissance
Les auteurs déclarent aucun conflit d´intérêt.
La Rédaction du protocole a été effectué par Toumani SIDIBE, Oumar SANGHO, Djibril BARRY, Assetou DEMBELE, Pauline YAMEOGO et Jean KABORE. La collecte, analyse et l´interprétation des données avec la collaboration de : Assetou DEMBELE, Souleymane COULIBALY et El hadj Issa Amaguiré SY. La rédaction du manuscrit avec l´appui de : Oumar SANGHO, Bouyagui TRAORE, Jéan KABORE, Pauline YAMEOGO et Nicolas MEDA.
Nous remercions le staff du BFELTP, les autorités sanitaires du Mali, le REDISSE pour le financement de cette étude.
Tableau 1: caractéristiques sociodémographiques, cliniques et biologiques de la méningite bactérienne aiguë avant et après l´introduction en 2017 du vaccin conjugué A au Mali
Tableau 2 : Facteurs associés à la méningite bactérienne aiguë de 2014 à 2019 au Mali : Analyse univariée
Tableau 3 : Facteurs associés à la méningite bactérienne aiguë de 2014 à 2019 au Mali : Analyse multivariée
Facteurs
Méningites bactériennes aiguë
Mali
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